Saison cyclonique 2018 : une période active se profile à l’horizon sur le bassin Atlantique.

Au cours des derniers mois, les conditions sur l’atlantique ont été caractérisées par des températures océaniques plus fraîches que la normale et surtout de la subsidence (l’air anime de mouvements verticaux vers le bas provoquant des pressions plus élevées et un assèchement de l’air).

Les anomalies de températures le 6 juin 2018

L’instabilité sur l’atlantique au cours des 3 derniers mois était très au-dessous de la normale

La subsidence se poursuit sur l’Atlantique ( teintes jaune et rouge)

Une situation était bien différente à la même période en 2017 qui affichait des conditions beaucoup plus favorables avec des SSTs très au-dessus de la moyenne (très jaune, rouge).

 

Les conditions en altitude étaient beaucoup plus favorables ( teinte bleuâtres)

Des paramètres avaient contribué à produire un des mois de septembre parmi les plus actifs de l’histoire en terme d’ACE sur le bassin Atlantique

 

Mais depuis la mi-août l’Atlantique se réchauffe et pour la première fois depuis la fin du printemps les températures océaniques observées sont au-dessus de la moyenne sur l’Atlantique alors que la mer des Caraïbes se réchauffe de plus en plus. L’Atlantique oriental quant à lui se rapproche des moyennes alors qu’El Nino est absent.

                

La zone de développement principal des ouragans s’est beaucoup réchauffée

L’Atlantique oriental n’est plus à la traîne des normales

La mer des caraïbes est au-dessus

La région Nino 3.4 ( entre 120 et 170 W) est neutre ( entre 0.0 et 0.5)

Le changement est évident sur cette analyse du réchauffement des eaux de surface (SSTs) cours des 7 derniers jours

Les conditions en altitude, elle aussi semble, selon les modèles comme le JMA favoriser une bonne ventilation en altitude sur l’Atlantique.

Le JMA montre des conditions assez favorables au-dessus de notre bassin d’ici 15 jours ( bonne divergence représentée par les teintes bleues)

Les conditions thermodynamiques semblent donc se mettre en place au moment ou la locomotive africaine s’active. Les conditions semblent donc réunies pour que le mois de septembre soit actif peut-être même plus actif que la normale.

Le pic de la saison pourrait être déplacé vers la 2e ou 3e semaine du mois

 

Toutefois, les conditions qui ont prévalu sur la région et qui prévalent encore risque de conditionner le niveau d’activité des prochaines semaines non seulement en terme de puissance, mais aussi de localisation. En effet,  la région source (TNA appelé encore El Niño de l’Atlantique) est passée de la 1re a la 3e la plus basse certes

L’indexe de la TNA en juin

 

Cependant, toutes les saisons ou l’index de la TNA était supérieur à une ( 1 ) déviation standard de la normale ( STD) ont produit peu d’énergie cyclonique accumulée ( ACE < 80 en moyenne ) alors que la moyenne est de 102 pour le bassin. Rappelons que l’ACE en 2017 était le 5e la plus élevée.

 

Autre paramètre, l’Atlantique s’est réchauffé mais l’Atlantique subtropical aussi

Un paramètre qui ne devrait pas permettre une focalisation de l’énergie sur la zone tropicale; les perturbations n’évolueront probablement pas dans un environnement idéal et auront probablement à lutter contre de l’air sec dans les niveaux moyens et supérieurs. Lors des périodes marquées par une TNA plus faible l’anticyclone se déplace vers l’Ouest ce qui a tendance à forcer les systèmes vers une trajectoire plus au sud et plus près des Antilles, fort heureusement ils sont en général plus faible en raison de conditions moins favorables.

Position probable de l’anticyclone des Acores entre septembre et octobre lors des faibles épisodes de la TNA

Trajectoires associée à la position probable des perturbations en fonction de ces paramètres

 

L’une des saisons où nous avons observé des conditions similaires fut 2002

Il n’est donc pas impossible d’assister a un actif période a partir de la 2e semaine du mois de septembre avec plusieurs perturbations menaçant le sud-est des États-Unis, le golfe du Mexique ou encore le l’Est ou le nord-est des  Antilles. Impossible de prédire le lieu exact, mais en général cette configuration est moins dangereuse pour notre pays. Toutefois, les périodes de retour sur un pays voisin comme la RD (qui n’a pas été touché depuis 1998 par un cyclone majeur ou encore la quantité anormalement basse de frappes  sur notre pays ne me rassure pas du tout, loin de là.

 

 

 

Rudolph Homère Victor

Météorologiste

AMS

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