L’ouragan dévastateur du 12 novembre 1909

Les origines de l’ouragan des Grandes Antilles de 1909 ne sont pas claires, mais on pense qu’il a pris naissance à partir d’un vaste système orageux se déplaçant lentement au sud de la Jamaïque au début de novembre. Le 8 novembre, cette perturbation était classée comme une tempête tropicale et se situait sur le sud-ouest de la mer des Caraïbes, au nord de Panama. Un navire à proximité du système a enregistré une pression atmosphérique de 1004 mbar. Se déplaçant lentement vers le nord-est, une direction inhabituelle pour un cyclone évoluant au-dessus de cette région, la tempête s’est progressivement intensifiée. Le mouvement de translation du système s’est accentué à partir  du 10 novembre alors qu’elle se dirigeait vers la Jamaïque. Tard le 11 novembre, le système qui était déjà une robuste tempête tropicale a balayé la pointe est de la Jamaïque, avec des vents maximum estimés à 70 mph (115 km / h). Plusieurs heures plus tard, la tempête s’est intensifiée et fut classée comme un ouragan de catégorie 1 sur l’échelle des ouragans Saffir-Simpson. Dans l’après-midi du 12 novembre, l’ouragan a touché terre sur le Nord-Ouest, avec des vents de 85 mph (135 km/h). Après s’être brièvement déplacé au-dessus de la terre, la tempête amerri sur Atlantique puis incurva sa trajectoire vers l’est-nord-est tout en accélérant .

La trajectoire de l’ouragan des Grandes Antilles

Les dégâts causés par l’ouragan ont été catastrophiques, car des pluies torrentielles ont déclenché des inondations et des glissements de terrain généralisés dans tout le pays. Les précipitations de la première moitié de novembre ont atteint 29 po (740 mm) au Cap-Haïtien, tandis que les totaux à l’intérieur d’Haïti ont atteint 38 po (970 mm).

Entre le 1er et le 11 novembre, plus de 600 mm de pluies sont tombés sur la ville du Cap

Les premiers rapports d’Haïti ont mis du temps à parvenir aux médias, car la plupart des routes ont été inondées ou détruites. Plusieurs jours après le passage de l’ouragan, des rapports ont commencé à indiquer que d’immenses dégâts avaient eu lieu en raison de la tempête. La rivière Tomazeau près de Port-au-Prince a également dépassé ses berges, inondant les zones voisines.

Plus de 369 mmm dé pluies sur Fonds-Verrette en 36 heures. On compte plus de 150 morts dans l’Ouest principalement dû aux crues des rivières blanchB, Sans-Raison, Pass-Zorange qui ont détruit la région de Fonds-Parisien 

La ville des Gonaïves a été complètement inondée pendant deux jours après qu’une rivière voisine soit sortie de son lit. Toutes les routes de la ville ont été endommagées ou détruites. Les résidents cherchaient à se mettre à l’abri des inondations dans les étages supérieurs et les toits de leurs maisons. Seize personnes ont été tuées dans la ville après qu’un pont a été détruit par la rivière en crue.

Des corps ont été déterrés des cimetières et ont flotté à travers la ville. Au moins 19 personnes sont mortes à Port-de-Paix. Le Cap-Haïtien a été dévasté par ce que la presse a qualifié de “raz de marée”.

La situation n’était pas meilleure dans le sud-ouest du pays ou déluge s’abattît sur la région de Tiburon (297 mm) et tout l’ouest de la presqu’ile du Sud ou les eaux en furies emportèrent cultures et habitations.

Les pertes monétaires pour Haïti à la suite de la catastrophe sont rares, la seule estimation connue des dommages étant de 3 millions de dollars. Cependant, le coût réel des dommages causés par l’ouragan est probablement beaucoup plus élevé. Au moins 166 décès sont connus à la suite de la tempête en Haïti ; cependant, de nombreux rapports indiquent que plusieurs centaines de personnes ont probablement péri pendant la tempête. La plupart des décès ont eu lieu dans le Nord-Ouest, où 150 victimes ont été recensées. Des tremblements de terre auraient également accompagné les inondations dévastatrices.

Certains se souviennent d’Hazel, de Flora ,de Cleo ou plus récemment de Matthew, mais cet ouragan qui touche Haïti probablement après des pluies diluviennes occasionnées par un front stationnaire sur la région supportée par un robuste creux en altitude reste certainement l’une de plus dévastateurs ne terme de dégâts matériel pour le nord-ouest, l’Ouest ainsi que d’autres régions du pays. Notez la pluviométrie du mois de novembre ci-dessous pour plusieurs villes du pays puis imaginez un instant la catastrophe qui se produirait si un ouragan atterrissait dans des conditions similaires ou proches sur notre pays dans l’état actuel de notre environnement avec la quasi-absence de structure étatique, l’horreur !

Rudolph Homère Victor

AMS

Mr Meteo.info

Tous droits reservés novembre 2022

Un phénomène météorologique méconnu : Les “Heat Burst” parfois appelé tempête de Satan

Le 15 juin 1960, à Kopperl (Texas), un phénomène spectaculaire, la TEMPÊTE DE SATAN, brûle en quelques minutes toute la flore de la région. La température aurait atteint les 60°C avec 120km/h de vent. La scène est lunaire. Qu’est-ce qu’il s’est passé?

Tout d’abord, bien que le phénomène semble dorénavant identifié et documenté (quelques décennies plus tard), les valeurs de températures ne sont pas officielles mais correspondent bien aux brûlures sur les végétaux et des systèmes respiratoires humains. https://en.wikipedia.org/wiki/Kopperl,_Texas

Ce qui s’est passé ? Il s’agit d’une compression de l’air au sol due à l’effondrement d’un orage. Le nom scientifique est le HEAT BURST. L’air d’altitude vient se comprimer au sol en se réchauffant violemment (un peu comme une pompe à vélo qui est chaude après utilisation).

Cette théorie est confirmée par la présence d’éclairs sans précipitation (orage sec) à proximité de la ville ce 15/06/1960. Ce heat burst s’accompagne également d’un effondrement de l’humidité et des vents violents. Autre exemple à Sioux Falls : https://ericsweatherlibrary.com/2015/08/12/heat-bursts/

Hausse de la température + vents violents + basse humidité = VIOLENT “effet sèche cheveux” sur la végétation (une incroyable hausse de l’évapotranspiration). La plante perd toute son eau en quelques minutes. En France, cela a été observé le 28 juin 2019 : https://labs.itk.fr/2019/07/11/canicule-que-sest-il-passe-le-28-juin-2019/

Ce phénomène n’est pas isolé. Il a été observé de nombreuse fois comme par exemple le 11/07/1909 avec 58°C en Oklahoma. Voire même en France, dans une moindre mesure, comme à Arquettes en Val le 12 juillet 2021 (de 19.8°C à 34.6°C en 30min avec 131 km/h) ! https://www.rtl.fr/actu/international/meteo-qu-est-ce-que-le-heat-burst-qui-a-touche-les-pyrenees-7900053945

D’autre cas, encore moins officiel ont peut être eu lieu. Par exemple le 6 juillet 1949 au Portugal (38°C à 70°C) ou encore en juin 1967 en Iran avec 87°C.

Sources Dr Sere Zaka, Eric’s Weather Library, ITK.FR

Rudolph Homere Victor

Mrmétéo.info

Météorologiste

AMS

Tous droits réservés octobre 2021