Les cyclones

Les ouragans

Réchauffement planétaire inégal

Comme le montre ce graphique, les tropiques reçoivent chaque année la plus grande quantité d’ensoleillement solaire, l’énergie reçue de l’espace étant supérieure à la quantité de rayonnement renvoyée. La circulation océanique et atmosphérique déplace ce surplus d’énergie des tropiques vers les régions les plus froides du globe. Les cyclones tropicaux constituent l’un des moyens utilisé par l’atmosphère pour redistribuer ce trop plein d’énergie.

La plupart des océans tropicaux du globe est affectée par des phénomènes tourbillonnaires connus sous les noms de cyclone, ouragan, typhon, tempête ou dépression tropicale. Chaque année, on dénombre environ 80 à 85 systèmes tropicaux, dont 2/3 atteignent le stade majeur de cyclone, ouragan ou typhon.
Les cyclones sont 2 fois plus nombreux dans l’Hémisphère Nord que dans l’Hémisphère Sud, et c’est le Nord-ouest du Pacifique qui détient le record, avec plus du tiers des phénomènes observés.

Les cyclones sur le nord-oust du Pacifique ( moyenne cumulative/année)

Le cyclone, ouragan ou typhon est un phénomène naturel dangereux, responsable en moyenne chaque année du décès de quelques 20 000 personnes, et d’énormes dégâts matériels. Ils font l’objet d’une surveillance particulière, afin que les populations puissent être informer dans les meilleurs délais et prendre toutes les dispositions pour en atténuer les effets. C’est une chose très sérieuse, il ne s’agit pas seulement des conditions météorologiques à cause d’un événement planifié.
Pour assumer cette mission de surveillance, des Centres Météorologiques Régionaux Spécialisés (CMRS) ont été désignés par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) dans les différents bassins océaniques.

Les bassins cycloniques

Qu’est ce qu’un système cyclonique ?

Une perturbation d’échelle synoptique (large échelle) non accompagnée d’un système frontal, prenant naissance au dessus des eaux tropicales ou subtropicales et présentant une activité convective (des orages) organisée, ainsi qu’une circulation cyclonique, plus intense en surface qu’en altitude.  (Vocabulaire météorologique international issu de l’O.M.M)

Structurellement, un cyclone tropical est une large zone de nuages en rotation, de vents, et d’orages. La source d’énergie principale est le dégagement de chaleur latente causé par la condensation de vapeur d’eau  en altitude. On peut donc considérer le cyclone comme une machine thermique.

L’importance de la condensation comme source principale d’énergie, différencie les cyclones tropicaux des autres phénomènes météorologiques, comme les dépressions des latitudes moyennes qui puisent leur énergie plutôt dans les gradients de température (différence de températures dans le vertical ou l’horizontal) préexistantes dans l’atmosphère. Pour conserver la source d’énergie de sa machine thermodynamique, un cyclone doit demeurer au dessus de l’eau chaude qui lui apporte l’humidité atmosphérique nécessaire. Ainsi ,lorsqu’un certain nombre de conditions sont réunies, des formations nuageuses se développent et s’enroulent autour d’un centre de rotation, et, lorsque la pression atmosphérique baissera dans ce centre.

Le terme cyclone, a été forgé par le capitaine de marine anglais Henry Piddington (1797–1858) à la suite de ses études, sur la terrible tempête tropicale de 1789,
qui avait tué plus de 20 000 personnes dans la ville côtière indienne de Coringa.
En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas. Les marins du monde reconnurent la grande qualité de ses travaux et le nommèrent président de la Marine Court of Inquiry de Calcutta.
En 1848, dans une nouvelle version agrandie et complétée de son livre The Sailor’s Horn-book for the Law of Storms, ce pionnier de la météorologie compara le phénomène météorologique à un serpent s’enroulant en cercle, «kyklos» en grec, d’où cyclone.

Donc, on appelle cyclone tropical,une dépression très creusée, d’origine tropicale, c’est-à-dire qui nait sous l’influence de fortes chaleurs combinées aux eaux très chaudes des latitudes tropicales.

Classification d’un système cyclonique

L’Organisation météorologique mondiale (l’O.M.M) a défini trois classes de perturbations tropicales en fonction de la vitesse du vent moyen sur 10 minutes (10-minute average wind) à une hauteur de 10 mètres :

Dépression tropicale :

Si le vent est < ou = à force 7 Beaufort = 62 km/h = 33 noeuds

Tempête tropicale :

Si le vent est compris entre force 8 et force 11 Beaufort ou entre 63 et 117 km/h ou entre 33 ou 63 noeuds

Cyclone :

Si le vent est > à force 12 Beaufort c’est-à-dire > à 117 km/h ou 63 noeuds (typhon dans le Pacifique Ouest, cyclone dans l’Océan Indien Sud & Nord et Pacifique Sud et ouragan pour l’Atlantique Nord & le Pacifique Nord-Est. Pour plus d’infos sur la classification des systèmes cycloniques suivant les bassins cycloniques.

Appellation suivant les régions

Les autres types de cyclones

Un cyclone extra-tropical parfois nommé cyclone des latitudes moyennes, est un système météorologique de basse pression, d’échelle synoptique, qui se forme entre la ligne des tropiques et le cercle polaire. Il est associé à des fronts, soit des zones de gradients horizontaux de la température et du point de rosée, que l’on nomme aussi “zones baroclines”.
Les cyclones extra-tropicaux ont des caractéristiques différentes des cyclones tropicaux, alimentés par la convection, et des cyclones polaires plus au Nord.
Ils sont en fait les dépressions météorologiques qui passent quotidiennement sur la majorité du globe. Avec les anticyclones, ils régissent le temps sur la Terre, produisant nuages, pluie, vents et orages.

Un cyclone subtropical une dépression subtropicale est un système météorologique qui a à la fois des caractéristiques tropicales et extra-tropicales. Ils se forment entre l’Équateur et 50 degrés de latitude (Nord et Sud). En effet, on y retrouve une activité orageuse autour de son centre qui tend à lui former un cœur chaud, mais on le retrouve dans une zone frontale faible. Avec le temps, la tempête subtropicale peut devenir tropicale.

Un cyclone polaire est un système de basse pression, couvrant habituellement une zone de 1 000 à 2 000 kilomètres, identique aux cyclones extratropicaux, dits dépressions des latitudes moyennes, mais qui se développe dans les latitudes arctiques et antarctiques. Les cyclones polaires se forment le long du front arctique, une bande de contraste thermique entre l’air venant des Pôles et celle venant des latitudes moyennes du globe. L’air circule dans ces dépressions dans le sens contraire des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord, et dans le sens inverse dans l’hémisphère Sud sous l’impulsion de la force de Coriolis.

Un phénomène analogue aux cyclones tropicaux existe sur l’océan Arctique, qu’on appelle:

Dépression polaire
Ces dépressions peuvent être plus violentes que les cyclones tropicaux, mais de taille plus réduites. Elles ont de 100 à 400 km de diamètre avec des vents de forces d’ouragans, se développant comme des bombes et durant une paire de jours seulement.
Ces systèmes dépressionnaires prennent naissance dans les zones de contrastes thermiques importants, comme à la bordure de la zone des glaces avec la mer ouverte, alors que de l’air très froid passe en altitude. Elles peuvent donner des conditions de poudrerie et de blizzard très localisées.

Un mésocyclone est une zone de rotation plus ou moins verticale dans un orage.
Cette circulation a un diamètre entre 1 et 15 km et elle est souvent associée avec une zone de pression plus basse dans le nuage. La rotation mésocyclonique peut mener à la formation d’une tornade dans certaines conditions, et c’est pourquoi sa détection par radar météorologique fait partie des indices qu’un météorologiste recherche dans la prévision des orages violents.

La petite histoire des prénoms

Baptiser les tempêtes, cyclones, ouragans ou typhons permet avant tout de réduire le risque de confusion entre les phénomènes, puisque plusieurs phénomènes peuvent exister sur un même bassin, et également de faciliter la communication entre les prévisionnistes et le public. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les météorologistes américains qui avaient en charge le suivi et la prévision des systèmes tropicaux dans le Pacifique donnèrent des noms féminins aux systèmes. Cette pratique fut inspirée par le livre “Storm” de George Stewart en 1941, qui était un jeune météorologiste américain et qui nommait les systèmes extra-tropicaux du Pacifique du nom de ces anciennes petites amies. En 1945, les services de l’armée américaine adoptèrent une liste de noms pour les typhons du Pacifique Ouest.

Dans le bassin de l’Atlantique Nord

1950 fut la 1ère année où furent officialisés et baptisés les systèmes tropicaux de l’Atlantique et des Caraibes. En effet de 1950 à 1952 les systèmes tropicaux de l’Océan Atlantique Nord furent identifés par l’alphabet phonétique (A: Able, B : Baker, C : Charli, etc…), mais en 1953 le bureau de météorologie changea avec des noms féminins.
En 1979, l’O.M.M (Organisation Météorologique Mondiale) et le NWS (US National Weather Service) changèrent pour une liste de noms féminins et masculins
Ainsi :
– Le NHC de Miami a établi 6 listes qui sont reprises cycliquement tous les 6 ans (liste 2002 = liste de 1996)
– Cependant lorsqu’un ouragan a acquis un renom particulier et fâcheux, il est généralement retiré de la liste et remplacé par un autre, afin d’éviter toute confusion
– Les listes prévoient 21 prénoms d’origine américaine, française et espagnole de A à W, les lettres Q et U n’étant jamais employés par manque de prénom.

Dans le bassin du Nord-est du Pacifique

Les systèmes tropicaux avaient des noms féminins à partir de 1959, pour les systèmes évoluant près d’Hawaï, puis à partir de 1960 pour le reste du bassin. En 1978 une liste commune de noms masculins et féminins fut utilisée.

Dans le bassin Pacifique Nord-Ouest

Les systèmes cycloniques eurent des noms féminins dès 1945, et les noms masculins furent introduits en 1979. Depuis le 1er janvier 2000, les systèmes tropicaux dans le bassin Pacifique Nord-Ouest sont nommés à partir de nouvelles et différentes liste de noms.
Les nouveaux noms sont asiatiques et sont donnés par l’ensemble des nations et territoires membres du comité des typhons de l’O.M.M.
La liste composée est ainsi différente de celles des autres bassins cycloniques car elle ne comprend plus seulement des noms de femmes et d’hommes mais aussi des noms de fleurs, d’oiseaux, d’arbres, de montagnes; les noms ne sont pas classés par ordre alphabétique mais triés par les nations y ayant contribué selon leur ordre alphabétique.

Dans le bassin Océan Indien Nord

Les systèmes cycloniques sont nommés depuis 2006

Dans le bassin Océan Indien Sud-Ouest

Les premiers systèmes furent nommés dès la saison 1960/1961

Dans le bassin Australien et Pacifique Sud

Des noms féminins furent donnés dès 1964 aux systèmes cycloniques, puis une liste commune de noms masculins et féminins dès la saison 1974/1975

Maintenant nous avons ainsi une liste de noms pour les bassins de l’hémisphère Nord & de l’hémisphère Sud pour tous les systèmes tropicaux atteignant le stade de tempête tropicale. Pour les listes des noms donnés aux cyclones, ouragans ou typhons se rendre sur les sites Met Office & Weather.

Rudolph Homère Victor

Météorologiste

AMS

Les tempêtes tropicales sont-elles rares en mai ?

La saison officielle des ouragans dans l’Atlantique va de juin à octobre. Toutefois, les tempêtes peuvent se développer durant n’importe quel mois. Ainsi, 89 tempêtes ont été enregistrées au cours des 7 autres mois.

50 perturbations se sont formées en mai sur l’Atlantique

Mai est le plus actif de ces mois avec 50 tempêtes (56%), décembre surprend avec sa place de n 2 avec 17 tempêtes soit (19%).

Le nombre de perturbations à se former au cours du mois de mai a augmenté au cours des dernières décennies.

Ci-dessous toutes perturbations de mai sur notre bassin.

Notez que de nombreuses perturbations ont probablement été ratées avant l’ère des satellites comme l’a démontré le Dr Chris Landsea du NHC. L’énergie cyclonique accumulée ( ACE) de 1933 est assez proche de l’année record 2005 pourtant les réanalyses ne montrent presque aucun cyclone sur cette région. Ils ont probablement été” ratés ” soit parce qu’ils étaient de courte durée, ou n’ont tout simplement pas été détectés.

Il est fort probable qu’il y ait eu de ouragans sur l’Atlantique central en 1933 contrairement a ce que montre cette image.
Ace assez proche 1933 et 2005

Les saisons les plus actives en fonction de l’énergie cyclonique accumulée (ACE) la plus importante.

Haïti n’a été touché qu’une seule fois au cours du mois de mai depuis 1851.

Mai 1948, une dépression tropicale touche Haïti

Rudolph Homère Victor

Météorologiste

AMS

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