Saison cyclonique 2013 : l’Oscillation Nord Atlantique et ses conséquences

Comme son homologue du Pacifique (El Niño), l’Oscillation Nord-Atlantique se caractérise par un gigantesque mouvement de bascule d’une masse d’eau chaude (dans le sens Est-Ouest) et de l’atmosphère (dans le sens Nord-Sud) sur l’Atlantique Nord.

Cette oscillation a pour effet d’accentuer les différences de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande. Son influence s’étend sur l’Europe, l’Afrique du Nord et le Nord-Est de l’Amérique.

L’oscillation Nord-Atlantique est caractérisée par un indice, l’indice NAO (North Atlantic Oscillation) qui mesure la différence de pression au niveau de la mer, d’un hiver à l’autre, entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande. Il quantifie les fluctuations de pressions entre ces 2 centres d’action. Quand les pressions sont beaucoup plus élevées que les moyennes saisonnières aux Açores et très basses en Islande, on dit que l’ONA ou NAO a un indice positif NAO+. Dans le cas contraire on parle d’indice négatif NAO-.

Situation normale

Sur la carte ci-dessus de pression moyenne hivernale au niveau de la mer dans l’Atlantique Nord, les traits principaux sont :
• L’anticyclone des Açores (haute pression marquée en rouge)
• La dépression d’Islande (basse pression marquée en violet)
Cet anticyclone et cette dépression génèrent des vents d’Ouest dans la région située entre ces 2 centres d’actions. Il en est de même en altitude où souffle un fort vent d’Ouest (environ 300 km/h à 5000 m d’altitude) appelé Courant Jet (Jet Stream ) en anglais.

Les différences de pression varient entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande. Comme ce sont ces différences de pression qui engendrent les vents d’Ouest, les vents seront plus ou moins forts selon que les différences de pression seront plus ou moins fortes : quand ces différences sont fortes (par rapport à la moyenne) ce qui correspond à NAO+, les vents sont forts.

 

 

Lorsque la NAO où (OAN) est positive les forts vents qui soufflent sur l’Atlantique tropicale favorise un refroidissement des eaux de surface par évaporation (c’est le même phénomène qui se produit quand vous sortez de l’océan par une journée venteuse) et upwelling (la turbulence provoquée par les vents en surface provoquent une remontée d’eau plus froide des profondeurs). Plus les températures océaniques sont basse moins les ouragans, qui tirent leur énergie de l’évaporation de l’eau de mer, ont de l’énergie disponible pour se développer.

Inversement, quand les différences de pression sont faibles (par rapport à la moyenne) ce qui correspond à NAO-, les vents sont faibles.

 

 

C’est la situation qui à prévalu durant l’hiver et qui favorise un réchauffement des eaux de surface dans l’Atlantique tropicale. Hors lorsque les températures océaniques sont supérieures aux normales comme c’est le cas actuellement, les cyclones, qui tirent leur énergie de la libération de la chaleur latente libérée lors du vaste mouvement de condensation au cœur de la perturbation, peuvent croitre et se développer plus facilement si bien sûr les autres conditions ne leur sont pas favorables.

De plus lors de phases négatives (particulièrement lorsque son indice est très négatif) l’anticyclone des Bermudes favorisent une trajectoire beaucoup plus zonale des perturbations tropicales, qui à ce moment transitent par le bassin des caraïbes ou frappent le Sud-est des USA.

 

Situation actuelle et prévisions :

 

 

les barbules sur la carte de surface ci-dessous indiquent en effet une augmentation de la vitesse des vents ,mais la vrai question à se poser : combien de temps cela durera t il?

 

 

 

 

 

Rudolph Homère Victor

Météorologiste

Mr meteo.info droits réservés Avril 2013