Les records en matière de cyclones tropicaux au niveau mondial et en Haïti

Quel est le cyclone le plus fort jamais enregistré ?   L’intensité d’un cyclone se juge certes par les vents maximaux qu’il génère,  mais il est très difficile de mesurer le vent maximal d’un système de grande taille, sans moyen de mesure adapté. Aussi passe-t-on souvent par la valeur de la pression atmosphérique (au niveau de la mer) la plus basse dans le cyclone,  pour estimer l’intensité de celui-ci, car la force des vents dépend étroitement  de la pression atmosphérique au centre du système. Plus la pression est basse,  plus le ” gradient de pression ” avec l’environnement extérieur est  important, et plus forts seront les vents. Ainsi, la valeur minimale de la pression au centre est un très bon indicateur de l’intensité des vents du  système, mais cela ne suffit pas toujours. On estime que les super-cyclones (ou super-typhons) correspondant à la classe 5 de l’échelle de Saffir-Simpson ont une pression minimale inférieure à 920 hectoPascals (hPa en abrégé). Même si on peut aussi noter que généralement, les pressions mesurées sont plus basses dans  l’Océan Pacifique que dans l’Atlantique pour des valeurs de vent équivalentes. Mais les moyens de mesure (et estimations) ont nettement évolué au cours du XX° siècle et même au début des années 2000, ce qui rend les comparaisons des valeurs difficiles parfois (les sondes et capteurs des avions de reconnaissance utilisés dorénavant sont plus fiables que les anciennes  méthodes d’observation ou d’estimation des pressions et vents). On va tout de même retenir les records suivants, faute de pouvoir  les officialiser réellement.

Au niveau mondial, c’est probablement le typhon TIP évoluant dans le Nord-ouest de l’Océan Pacifique, qui détient le record de pression centrale la plus basse, mesurée le 12 octobre 1979 de 870 hPa, les vents maximums soutenus étant estimés alors à 165 noeuds ou 305 km/h.

Le record de vitesse du vent en valeur instantanée (rafale), hors  tornade, enregistré à ce jour est de 408 km/h. Ce record a été enregistré durant le cyclone tropical Olivia le 10 avril 1996 sur l’Île de Barrow en Australie,  vers la pointe Nord-ouest de l’Australie (bordure de l’Océan Indien). Cette valeur a été authentifiée tardivement et validée par l’Organisation  Météorologique Mondiale en janvier 2010 seulement après examen des données les plus objectives. A noter que le typhon NANCY, le 12 septembre 1961 dans le Pacifique  Nord-ouest, est considéré comme celui ayant généré les vents soutenus (sur 1minute) les plus violents avec 185 noeuds ou 340 km/h, mais la valeur de sa pression centrale, 888 hPa, amène à douter de ce record. Il n’est donc pas universellement retenu.   Et le super typhon MEGI (passé les 17-18 octobre 2010 sur les Philippines) a les caractéristiques suivantes : pression centrale estimée  à 885 hPa et vents soutenus de 170 nœuds (315 km/h).

Pour le bassin Atlantique, des mesures par avion ont estimé la pression (niveau mer) de l’ouragan WILMA à 882 hectoPascals, dans  l’Ouest de la Mer des Caraïbes, le 19 octobre 2005, avant qu’il ne touche la région de Cancun dans le Yucatan mexicain, avec des vents soutenus maximaux estimés à environ 300 km/h. Précédemment, c’était l’ouragan GILBERT qui détenait le record de pression la plus basse mesurée avec 888 hPa le 13  septembre 1988, avec des vents soutenus estimés à 160 noeuds ou 295 km/h, 24 heures après avoir dévasté la Jamaïque.

En ce qui concerne le record de vents forts, ce sont CAMILLE 1969  (pression minimale de 905 hPa) dans le Golfe du Mexique, au moment d’aborder la Louisiane et le Mississippi, puis ALLEN 1980 (pression minimale de 899 hPa) en  Mer des Caraïbes qui sont en haut de l’affiche avec des vents estimés à 165 noeuds ou 305 km/h.

 Pour mémoire, MITCH en 1998 au large du Honduras (pression minimale  de 905 hPa) et les ouragans de classe 5 de l’année 2005, KATRINA, RITA et WILMA  ont généré des vents qui “flirtaient” avec ces valeurs records (entre  295 et 305 km/h en valeur soutenue, valeur la plupart du temps estimée par sondes ou mesures avion).

MITCH un tueur

Les effets des vents des ouragans de catégorie 3 à 5

Vent instantané : on peut considérer la valeur enregistrée par un anémomètre du service météorologique à Pinar del Rio (Cuba) comme le vrai record de vent maximal officiel sur la région : rafale de 340  km/h lors du passage de l’ouragan de classe 4 GUSTAV le 29 août 2008.

Pour Haïti, il faut retenir que le cyclone Flora le 3 octobre 1963 avec une pression estimée de 940 millibars et des vents soutenus de 130 noeuds ou 241 km/h et le cyclone Cléo le 24 août 1964 on a enregistré une pression de 950  hPa à Camp-Perrin et des vents soutenus de 125 noeuds ou  231 km/h.

Sources:

Météo France

http://www.webcitation.org/68ITM1MgI

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Rudolph Homère Victor

Météorologiste

AMS

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